samedi 15 janvier 2011

Le lendemain (15)

    Le lendemain, le réveil est pénible, les jambes endolories par la longue marche...
  Ma promenade au jardin est devenu un rituel indispensable. Je m’installe sur un des bancs près du caroubier. J’appréhende le soir.  Faire l'entraîneuse, ne me dit plus rien, j’ai envie de nature, de passer mes journées au grand air.
  Il y a quelque temps, Gilberte m’avait fait miroiter la possibilité de m’embaucher; elle a trop de travail malgré l’aide ponctuelle de Helen; il faudrait que j’en parle aux soeurs, voir ce qu’elles me proposent.
  Je vais au bar avec des pieds de plomb. Moussa est d’humeur maussade, aurait-il deviné ma supercherie d’hier, quoiqu’il en soit, son comportement est bizarre, il me scrute sans arrêt, va et vient comme un ours en cage. La tension monte à tel point que j’éclate et lui fais mes remontrances:
  -Qu’est-ce qui t’arrive, as-tu des reproches à me faire, veux-tu que je m’en aille, dis ce que tu as sur le coeur!
  Il me prend à part et répond:
  -Je n’ai rien à redire, au contraire, tu fais très bien ton boulot, les gens t’apprécient.
  -Alors, pourquoi cette nervosité?
  -Ce n’est rien, oublie, tiens, j’ai quelque chose pour toi!
  Moussa me donne une boulette noire de consistance molle.
  -C’est quoi? 
  -T’inquiète, avale!
  Une curiosité morbide me pousse à ingurgiter la chose. A peine quelques minutes plus tard, je suis prise de crampes et de nausées; je m’évanouis.