mardi 12 avril 2011

Dan n'est plus passé (91)

  Dan n’est plus passé depuis, c’est mieux ainsi, je ne voudrais pas qu’il subisse la colère de Zer qui est de plus en plus méfiant dès qu’un homme me regarde tout simplement.
  Il fait froid ce soir, Zer a placé quelques bûches dans la grande cheminée; je regarde les étincelles projetées par un bois trop vert; le téléphone retentit. J’entends la voix de mon père qui, sur un ton solennel, m’annonce la mort de ma grande-mère, sa mère. Il me demande si je veux venir aux funérailles; il ajoute, faut faire vite, elle sera enterrée dans deux jours. Je viens, lui dis-je. J’aimais beaucoup ma grand-mère, enfin, comme on peut aimer une grand-mère; c’était une femme douce et discrète. Elle est morte de vieillesse.
  Le lendemain, une course folle s’amorce; je vais en ville, à l’agence de voyage. Le type derrière le comptoir me dit qu’il reste une possibilité d’arriver à temps, il ajoute qu’il ne faut pas perdre de vue que nous sommes le premier janvier, donc peu d’avions, et me propose la solution suivante: il y a un vol à seize heures pour Frankfurt, ensuite, attendre le dernier vol pour Bruxelles à vingt trois heures. Je lui dis que cela me va, que de toute façon, je n’ai pas le choix. En rentrant, je passe en vitesse prévenir Gilberte de mon départ, elle me demande de lui ramener des semis de witloof.
  Je prépare ma valise, vérifie si je n’ai rien oublié; Zer s’impatiente, il faut que je me dépêche, il a peur que je rate l’avion, il faut être là deux heures avant l’embarquement à cause de la sécurité accrue ces derniers temps dans l’aéroport de Lod. Zer me dépose à l’entrée, je ne veux pas qu’il reste avec moi, je n’aime pas les adieux...