jeudi 8 septembre 2011

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Alex.. (128)

   Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Alex. J’ai encore du temps devant moi, je vais à la plage faire quelques brasses parmi les pélicans. Comme presque tous les jours, ils sont là à se laisser balancer par les flots, immergeant leur bec de temps en temps. J’ai dû être pélican dans une autre vie, je fais comme eux, j’aime me laisser dériver en regardant la ville auréolée de son épais nuage brunâtre, décor fascinant d’une autre dérive...
   L’anniversaire fut une réussite, le cadeau, vite déballé, consommé avec délicatesse tout au long de la soirée entrecoupée de petites pauses pour sniffer une ligne et fumer quelques joints sans oublier le champagne, enfin pas du vrai, une espèce de crémant local. Je me doutais bien que Cathy serait de la partie, c’est elle qui entama la cérémonie en m’embrassant et défaisant mes cheveux que j’avais relevés en chignon, m’aida à enlever ma robe, pendant ce temps Alex nous regardait, n’y tenant plus, il s’approcha et commença à me caresser. Nous étions complètement désinhibés, l'exaltation nous faisait passer de l’un à l’autre, se séparant, puis, à nouveau réunis dans une parfaite harmonie. Ce n’était pas ma première expérience à trois, j’avais eu une brève liaison avec un couple d’anglais au début de mon séjour en Israël. La femme n’était pas vraiment dans le coup, disons qu’elle m’avait acceptée plus par intérêt que par goût. Par contre avec Cathy et Alex, tout était clair dès le départ, j’étais juste un petit cadeau sans suite! Cathy savait ne courir aucun risque, je lui avais fait assez de confidences sur mes aventures. Au petit matin, je suis partie d’un pas léger dans la douceur de l’aube californienne. 
   La veille, j’avais promis de donner un coup de main à Dan, une des serveuse étant malade. Ce soir, je me sens des ailes, je vole de table en table, avec un grand sourire. Même Dan s’étonne et me demande à quoi je carbure! Il dit ne jamais m’avoir vue ainsi. Il se fait tard, quelques clients sont encore à la terrasse. Il faut que je leur annonce que la cuisine va fermer, que l’on ne sert plus que des plats froids. Un homme m’appelle et dit:
   -J’aimerais avoir une salade mélangée et comme dessert, toi!
   Je lui souris et réponds:
  -J’ai dit que l’on ne servait plus de plats chauds! J’apporte la salade dans quelques minutes.
  Je l’observe du coin de l’oeil, il n’est pas mal, il ressemble à un moine tibétain, ll a la boule à zéro bronzée par le soleil, il porte une longue chemise indienne et une sacoche en bandoulière remplie de bouquins. Je reviens, dépose la salade et lui souhaite bon appétit. Au moment de tourner les talons, l’homme me retient et demande à quelle heure je termine le boulot, je lui réponds:
   -Dans un quart d’heure.
   -Je t’attendrai, nous boirons un verre ensemble, tu veux bien?
   -D’accord!
  J’ai répondu sans hésitation. Il faut que je me ressaisisse, je suis en train de perdre les pédales, mais une petite voix intérieure me susurre de foncer, de ne surtout pas me poser de questions.