mardi 5 avril 2011

Quelqu'un me frappe.. (88)

  Quelqu’un me frappe, me secoue violemment. Petit à petit la conscience me revient, j’ouvre les yeux, Zer est debout devant moi, il crie, me secoue à nouveau; j’essaye d’articuler des mots, ma bouche est pâteuse, je veux boire de l’eau, beaucoup d’eau, Zer m’apporte un grand verre que je vide d’un trait, lui en demande un autre. Je retrouve la mémoire. Enfermement, cachets, sommeil profond; quelle heure, quel jour? J’ai dormi plus de quarante huit heures. Je veux me lever, les jambes en coton, je ne tiens pas debout, retombe sur le canapé. Zer me demande ce que j’ai ingurgité pour être dans un tel état, pourquoi j’ai fait ça, que je suis folle; il est très fâché. J’ai presque envie de rire, je lui dis que c’est à cause lui que j’ai pris ces cachets, qu’il est gonflé de me faire la morale, mais je suis encore tellement dans les vapes que j’abandonne vite la discussion. De toute façon, il a toujours le dernier mot. Je le supplie de m’emmener, je veux rentrer, j’en ai marre d’être dans cette bicoque, et promets que l’on discutera de tout cela demain quand j’aurai retrouvé mes esprits. Zer me soulève, me prend dans ses bras, il me porte jusqu’à la jeep; des larmes coulent sur son visage. Arrivée à la maison, je me recouche aussitôt, je n’ai qu’une envie, dormir...