mercredi 20 juillet 2011

Une semaine déjà.. (110)

  Une semaine déjà que nous sommes à Los Angeles, Zer commence à s’ennuyer, il est de plus en plus taciturne, il ne me quitte pas d’une semelle, refuse d’apprendre le moindre mot d’anglais, je dois constamment traduire tout. Il sent bien que ça m’énerve, il n’est plus le Zer que j’ai connu, il finira par dépérir. Je me demande ce qu’il est venu chercher ici. Ce matin, n’y tenant plus, je vais droit au but, je lui demande ce que nous sommes venus faire ici:
   -Zer, réponds-moi franchement, quelle est ton intention, tu ne penses quand-même pas que nous pouvons continuer de la sorte?
   -Que veux-tu dire par de la sorte?
  -Ne fais pas l’imbécile, tu sais très bien ce que je veux dire! D’abord, on ne peut pas continuer à loger indéfiniment ici, ils sont très gentils mais je sens qu’il est temps de dégager, puis notre réserve fond comme neige au soleil, il faudra trouver un moyen de subsistance, et pour finir, si tu ne veux pas apprendre la langue, c’est ton affaire, mais tu ne pourras rien entreprendre tout seul, alors quoi?
   -J’ai encore besoin de réfléchir, je pense que nous ne devons rien précipiter, on a encore de quoi tenir un moment. J’ai de grands projets, sois patiente, tu verras, mais pour l’instant j’ai envie de bouger! Tu te souviens de Lena? Et si on allait lui faire un bonjour, elle habite en Oregon avec ses mômes, elle m’avait donné son téléphone quand elle est venue l’été dernier. Je l’ai dans mon portefeuille. Maintenant que l’on a une voiture, qu’est-ce qui nous retient?
   -C’est loin! Si je me souviens bien, elle habite à Portland, ça doit faire mille cinq cent bornes, au moins! Après tout, pourquoi pas! C’est toujours mieux que de tourner en rond ici! Allons-y et puis, j’aime bien Lena, je suis sûre qu’elle sera contente de nous voir.
   -Et si on partait dès demain matin?
   -Demain, ok!
   Zer se lance vers moi et me jette sur le pieu, on baise toute la matinée, cela nous était plus arrivé depuis un moment. Dorénavant, j’ai décidé de ne rien dire, de laisser Zer faire exactement ce que bon lui semble, d’ailleurs, moi non plus je ne sais pas de quoi j’ai envie, je n’ai jamais été douée pour penser mon avenir, je n’ai jamais compris ces choses-là. Comment certains font des plans de carrière reste une énigme pour moi, toute projection dans le futur me semble impossible; qui peut dire de quoi demain sera fait...