mardi 8 mars 2011

Je suis atterrée.. (66)

  Je suis atterrée, impuissante devant tant de mauvaises foi; je me risque à demander une  faveur:
  -Je veux téléphoner à mon mari.
  Là, le mec change de ton et dit:
  -Et pourquoi tu ne me l’as pas dit plutôt que tu es mariée, car dans ce cas ton mari n’a qu’à se porter garant et tout rentre dans l’ordre; du moins si tu peux prouver que tu es passée sous la Houppa?
  Je lui tends mon carnet de mariage belge. Il regarde avec dédain le document et me répond ce que je sais déjà:
   Mais tu te fous de moi! Ce truc n’a aucune valeur ici!
  Escortée sous bonne garde, je suis dirigée vers l’avion; sans me retourner, je monte les marches en me jurant qu’ils me revaudront ça d’une façon ou d’une autre.
  Je me retrouve à la Côte d’Azur, ne sachant où aller, quand soudain, je me souviens que Lisa est à Cannes! Heureusement, le nom de son école de danse m’est resté dans la tête; j’appelle aussitôt ma copine depuis une cabine dans l’aéroport. Une femme répond et me demande de patienter quelques instants; j’entends avec soulagement la voix de Lisa:
  -Lisa, c’est moi, Eli. Je suis à Nice. Pourrais-tu m’héberger quelques jours?
  -Ben, ça alors, mais qu’est-ce que tu fais là?
  -Peux-tu m’héberger ou pas? Le reste, je t’expliquerai plus tard.
  -A vrai dire, c’est assez compliqué, mais on se démerdera. Amène-toi!
  -Merci! Tu me sauves la mise. Je serai là dans une heure.
  Je me dis que je suis vernie; j’ai en poche de quoi tenir une bonne semaine, pour la suite, je verrai bien!
  Je prends place dans le bus qui m’emmène vers Cannes, cette fois, j’ai une sensation de vacances...
   Il est sept heures du soir quand j’arrive, épuisée, devant l’école. Je dépose ma valise dans le couloir; des filles en collant vont et viennent; j’accoste l’une d’elles et lui demande où je pourrais trouver Lisa.
  -C’est au premier, la chambre la plus bordélique au fond du couloir, tu ne peux pas la rater!