jeudi 4 juillet 2013

De retour dans mon quartier...(181)


  De retour dans mon quartier, je tombe sur Kate. Elle avait une entrevue avec une personne chargée de son dossier. Son départ pour l’Angleterre est précipité, il est prévu demain matin. Elle me donne un bloc de papier et un crayon avec une gomme à son extrémité et me dit:
  -C’est tout ce que je peux t’offrir, tu n’as qu’à faire des portraits des filles, cela fera passer le temps et t’empêchera de broyer du noir.
  Je la remercie et lui dis à quel point je suis triste qu’elle s’en aille déjà. Elle m’embrasse chaleureusement et dit qu’elle aussi me regrettera, qu’elle aurait aimé me rencontrer en de meilleures circonstances. On se quitte les larmes aux yeux. Dès le lendemain, je griffonne quelques esquisses qui toutes finissent froissées dans la poubelle. Je range près de mon oreiller, dans le sac plastique, papier et crayon avec les objets que Norton m’a ramené, en espérant que l’on ne me les piquera pas. A midi, comme d’habitude, je rejoins le rang. Devant moi, une fille gigote, va-et-vient hors du périmètre autorisé, on dirait qu’elle le fait exprès, ça me fout hors de moi et lui dis d’arrêter, qu’elle va tous nous faire payer sa connerie; c’est évidemment le mot de trop! Je suis assaillie par trois furies qui me tabassent, me crachent dessus en criant -Tiens, prends ça salope, de quoi tu te mêles, grande gueule... Ma tête bourdonne, je suis au sol, cerclée par les filles tentant de m'asséner encore quelques coups de pied avant l’arrivée des matones. Je me réveille seule dans une cellule, j’ai mal partout. J’ai dû tomber dans les pommes, je me souviens d’avoir été soulevée par deux gardiennes, après plus rien. Je me lève et me tâte pour constater les dégâts, à part un pansement à l’arcade sourcilière, il me semble que je suis entière, pas de dents cassées, juste des contusions ci et là, mais encore un sacré mal de crâne. Après quelques instants, ne tenant pas debout, je retourne sur la couchette et me rendors aussitôt.

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