mercredi 10 août 2011

Ce matin.. (118)

   Ce matin, Zer est détendu, il sifflote même et me dit:
   -Tu ne trouves pas que ça ressemble au Neguev? 
  -C’est vrai, ça y ressemble mais en plus vaste, il fait même encore plus chaud ici! Heureusement que malgré tes réticences, j’ai quand même acheté quelques bouteilles de soda, bien qu’elles soient déjà chaudes, au moins, on ne mourra pas de déshydratation. Pourvu que l’on ait suffisamment d’essence! Là encore, j’ai du faire des mains et des pieds hier soir, pour que tu daignes t’arrêter car d’après toi il y aurait encore d’autres pompes sur la route, tu vois qu’on a bien fait, je n’en ai plus vu une seule!
   -Ok, autant pour moi, mais j’étais vraiment crevé!
   -Je m’en suis aperçue! Dès que tu as posé la tête sur l’oreiller, tu t’es endormi.
   Nous traversons le paysage immense à vive allure, toutes vitres descendues, l’air conditionné ne fonctionne pas. Après six heures de route, nous arrivons à Death Valley, plus exactement à Furnace creek qui n’est qu’un point sur la carte. En réalité, quelques baraquements et juste à côté une vieille locomotive rouillée, on s’arrête. Bien que l’on soit encore au printemps, l’air est suffocant; l’endroit porte bien son nom! Je me précipite vers l’une des baraques appelée pompeusement Museum. Dans la pénombre un vieil indien est assis derrière un comptoir, il me salue, me souhaite la bienvenue d’une voix rauque de fumeur. Il vend de l’artisanat, des colifichets en perles colorées pour touriste, et des cartes postales. Sur les parois, quelques photos sépias d’une époque où l’exploitation des mines de borax était florissante. Il fait bon à l’intérieur, il y a même un frigo avec des boissons fraîches, inespéré! M’habituant au demi-jour, je perçois le visage marqué du vieil homme. Je suis émue, c’est la première fois que je vois un indien en chair et en os. Zer intrigué, me dit: -On dirait un vieux yéménite, il est beau! J’échange quelques banalités avec l’homme, ne sachant trop quoi lui dire. Ayant vu une indication Zabriskie Point, je lui demande si c’est loin d’ici. Il répond que c’est à une dizaine de minutes en voiture, il ajoute qu’il n’y a rien là-bas, je dis que ça ne fait rien! C’est juste pour voir, à cause du film, il acquiesce d’un sourire. J’achète quelques boissons. Nous partons, direction le lieu mythique. Si ce n’est le nom, rien ne différencie cet endroit des autres dans ce désert impressionnant de par l’immensité et la beauté du paysage lunaire.