vendredi 16 décembre 2011

La tour a deux étages.. (140)

   La tour a deux étages. Au niveau du jardin, il y a un sauna avec une grande baie vitrée donnant sur la vallée; nous montons l’escalier en colimaçon qui mène à la bibliothèque. Les livres tapissent l'entièreté de la pièce circulaire. Au milieu, face à la grande fenêtre, se trouve un fauteuil en cuir noir et une table où s’entassent livres et magazines. Sans hésitation, Mike trouve le livre en question. Il me le passe et dit:
   -Dès que je t’ai vu, j’ai pensé aux sculptures de Gaston Lachaise, tu connais?
   -Non, jamais entendu parler!
  Je feuillette le livre, une vieille édition avec des photographies en noir et blanc d’oeuvres représentant en grande partie des sculptures de nus féminins aux formes excessives, des seins et des fesses immenses, des corps fantasmés. Je relève la tête et dit :
    -J’ai bien-sûr des rondeurs là où il faut, mais pas à ce point! 
    - J’espère ne pas t’avoir vexée? C’était un compliment!
   -Non, pas vexée, un peu surprise! Ceci dit, j’aime beaucoup ces sculptures, une vraie découverte!
   Je regarde autour de moi, et dis:
   -Quel endroit superbe, et quelle vue! Tiens, on voit même l’océan d’ici!
   -Oui, c’est ma tour d’ivoire, me dit-il en français.
   Je me dirige vers la fenêtre, regarde pendant un long moment le paysage. Je pourrais rester là pendant des jours à observer le moindre mouvement dans ce paysage qui pourtant semble immuable; Mike me tire de ma rêverie et suggère un sauna. 
  Je m’installe sur la banquette face à la baie vitrée. Ici, l’océan est moins visible, mais la vue tout aussi imprenable. Je poursuis mes songes.
  L’odeur entêtante de l’eucalyptus emplit l’air chaud, nous transpirons abondamment; Mike s’est rapproché de moi et essuie mon front avec délicatesse. Bien-sûr, c’était cousu de fil blanc, dès le premier regard, j’ai su qu’il me désirait. Je me dis que c’est Pam qui a tout manigancé et cela expliquerait aussi la disparition de la girlfriend soulagée de laisser le champ libre à son amant peut-être trop assidu. Mais peu importe! Je me laisse aller aux caresses de l’homme mûr. La chaleur est devenu suffocante. Je me lève, je ne tiens plus, il faut que je sorte. Mike me dit de le suivre. Nous montons jusque tout en haut sur le toit de la tour. Des éclats de rire entrecoupés de clapotis nous parviennent, on aperçoit les autres entre les cimes des résineux embaumant l’atmosphère. Nous nous allongeons sur les nattes disposées au sol, un parapet nous abrite des regards. Nous nous frottons l’un contre l’autre mêlant nos sueurs, je glisse, descends le long de ce grand corps, m’empare de son membre raide et luisant au grand jour, le dirige entre mes seins, sur mes joues, le suce, puis remonte pour le faire pénétrer lentement. Nous avons un orgasme fulgurant, quelques cris nous échappent, font fuir deux écureuils. Nous restons là inerte, savourons ce moment d’amnésie. C’est Mike qui brise le silence en disant:
   -Dommage, vraiment, je serais bien resté encore ici avec toi, mais il faut bien que je m’occupe un peu de mes invités! Nous descendons et prenons une douche rapide. Nous rejoignons les autres qui font semblant de rien, j’aperçois juste le sourire en coin de Ron...