vendredi 2 décembre 2011

Comme prévu.. (137)

Comme prévu, je retrouve Pam devant le resto, elle est assise sur un banc face à la terrasse; elle a laissé Darling à la maison, il a faim. Il lui faut des souris vivantes. Pour cela, Pam doit se rendre en ville, assez loin sur Hollywood boulevard, et compte sur moi pour l’y conduire. Je lui explique que je n’ai plus un sou, ni pour manger, encore moins pour l’essence. Pam m’interroge:
   -Pourquoi tu ne m’as rien dit?  
   -Mais on ne se connaît que depuis hier!
   -Bon, moi tu vois, je n’ai pas de soucis d’argent, je reçois une rente de mon père. Viens, on va faire le plein, acheter les souris et après on ira au Safeway pour remplir ton frigo.
    -Tu es sûre que cela ne te pose aucun problème? Je suis gênée!
   -Tu arrêtes d’être gênée, je t’assure que je suis contente de pouvoir t’aider! Allez, viens, on y va!
  Pendant le trajet, Pam me raconte que son père, homme d’affaire riche, d’origine iranienne, vit à Londres. Ses parents ont divorcé quand elle avait quatre ans, ce qui a fait d’elle une enfant unique, gâtée, ballottée de tout côté; elle n’a jamais connu la chaleur d’un foyer; de sa mère, elle ne parle pas. Nous arrivons au petshop. J’attends dans la voiture, je ne me fais pas à l’idée que l’on puisse acheter un animal. D’ailleurs, qu’est-ce que je fous là à attendre cette inconnue qui achète des souris pour son python. Pourquoi suis-je restée dans ce pays de merde, merci Zer! Je me dis que peut-être, c’est un peu trop facile de mettre toujours tout sur le dos des autres, personne ne m’oblige de rester, mais là n’est pas la question, je n’ai aucun but, je n’ai aucune ambition, il faut vraiment que je me prenne en main, sinon...Voilà Pam qui revient avec une boîte remplie de souris blanches, j’entends leurs petits cris de détresse, je ne dis rien. Pam est contente, Darling va pouvoir manger à sa faim, moi aussi!
    Pam me demande de l’accompagner demain à une party, chez une connaissance qui habite sur les hauteurs de Malibu:
   -Tu verras, c’est vraiment un lieu magnifique, il y a une belle piscine, d’ailleurs, tu n’as même pas besoin de prendre un maillot. Dès que l’on met les pieds chez Mike, tout le monde se déshabille, c’est la condition pour être reçu!
   -Ah bon, qu’à cela ne tienne! D’accord!
 -Je viendrai chez toi vers onze heures, sois prête! Maintenant je file, Darling doit s’impatienter...