dimanche 14 août 2011

De retour à l'hôtel.. (120)

     De retour à l’hôtel, je fais le bilan de la soirée:
  -Finalement, c’est toi le plus joueur de nous deux, j’en étais sûre! Je suis trop raisonnable, et puis, vaut mieux que l’un de nous le soit! J’ai gardé de quoi faire le plein demain matin, on a encore quelques miles à parcourir.
   -Je crois que les jeux étaient trafiqués!
   -Qu’est-ce qui te fait dire ça?
   -Il y avait un type à côté de moi qui gagnait tout le temps!
   -Et alors, ça ne veut rien dire!
   -Bon, d’accord, tu ne me crois pas, hein, c’est ça?
  -Avoue que c’est un peu gros, ce n’est pas parce que ce type a gagné que t’as perdu, sois logique! Et puis, arrête de râler, si tu ne supportes pas de perdre, pourquoi avoir voulu t’y frotter et puis, n’en fais pas tout un plat, c’est la règle du jeu! De toute façon, les vacances, c’est fini! Demain on retourne à L.A. Il faudra trouver un boulot, et un logement.
   Nous quittons Vegas, la route est droite au milieu de nouvelles immensités, paysages à couper le souffle. A mis chemin, on s’arrête à Barstow. On se cale quelques crasses, vite fait et on s’engage sur le dernier tronçon de la légendaire Route 66 jusqu’à L.A. Nous arrivons en début de soirée, retrouvons Denise; les enfants nous accueillent à grands cris de joie! Nous leur racontons nos petites péripéties. Je touche quelques mots à Denise à propos de notre situation financière, elle me rassure et dit: -Dan a sûrement une solution, on en reparlera à tête reposée, allez dormir tranquille, on ne vous met pas encore à la porte! Dès le lendemain, Dan propose à Zer de prendre contact avec son frère. Il vient de parler avec lui, il cherche quelqu’un pour faire des travaux dans sa villa. Sans perdre de temps, je téléphone à mon cousin Jo. C’est d’accord, on peut s’amener dans la matinée, il me donne l’adresse, il habite Bel Air, un des quartiers les plus huppés de la ville. On arrive une heure plus tard. Ce n’est pas la toute grosse villa, mais c’est tout de même assez cossu avec un petit côté m’as-tu vu en carton pâte comme certaines maisons de Beverly Hills, tout proche. Mon cousin vient à notre rencontre, petit grassouillet comme je me l’étais imaginé. On s’embrasse, je lui présente Zer, lui explique qu’il est entrepreneur, qu’il sait tout faire. Jo se montre jovial, lui donne une tape dans le dos et dit: -T’es l’homme qu’il me faut, je vais te montrer. Je traduis au fur et à mesure. Jo nous emmène à l’intérieur du bungalow style hacienda. Nous traversons un long couloir, au bout dans une autre aile, sa chambre à coucher avec salle de bain attenante. Jo aimerait refaire la salle d’eau. Il veut remplacer la baignoire existante par une ronde et recouvrir les murs de mosaïque dans les tons bleus, quant aux deux éviers, ils peuvent rester. J’explique à Zer ce qu’on attend de lui, il me dit que c’est tout à fait faisable, ça lui prendra même pas une semaine de travail. Après de longues discussions, ils arrivent à un accord, ils iront ensemble acheter tout le matériel, Zer sera payé au forfait. Il commencera à démolir dès demain. Jo lui dit que si le travail est bien fait, il le fera savoir autour de lui, il en connaît du monde! En sortant de la maison, nous croisons sa femme revenant de son shopping accompagnée du cadet, un petit gars de trois ans environ avec des boucles blondes, ce qui m’étonne car la mère est plutôt de type méditerranéen, petite brune aux yeux noirs, on ne s’est jamais vu, encore des embrassades et présentations. Elle s’excuse de ne pas pouvoir s’attarder, elle doit repartir, un rendez-vous chez son coupe-tif qui ne peut attendre! Je sens que Zer est satisfait, il me dit: -Ils vont voir de quoi je suis capable, je vais leur en mettre plein la vue! Maintenant que Zer a du boulot, il faudra que je m’en trouve. Je ne me vois pas traînant toute seule à Venice ou ailleurs. Une fois de plus Denise et Dan me viennent en aide. Ils sont d’accord pour que je travaille au resto comme serveuse. Vu leur succès croissant, ils manquent de personnel. Ils me préviennent que ce n’est pas de tout repos. Je serai payée et traitée comme les deux autres filles et l’aide cuisinier. Je n’aurai pas à faire la plonge,  c’est le boulot de Ramon, le busboy mexicain. Mon travail consistera à prendre les commandes, servir, desservir et encaisser. Je commence à l’essai demain matin à dix heures.