lundi 25 juillet 2011

Que dire..(112)

   Que dire de San Francisco qui n’ait pas déjà été dit! Nous visitons tous les musts touristiques de la ville embrumée. Ce qui m’amuse le plus, c’est de voir la trouille de Zer dans les rues pentues, il faut dire qu’avec notre vieille caisse ce n’est pas joué, mais elle tient le coup en haletant un peu! Nous traînons au Fisherman’s wharf; n’ayant plus rien avalé depuis les crêpes du matin, nous nous attablons dans un des nombreux restaurants. Je commande un Clam chowder, Zer me demande ce que c’est et explose en disant:
    -Et tu oses manger une telle saloperie! Je n’en mangerais à aucun prix!
   -Personne ne te demande d’en manger, moi j’aime bien, tu sais pertinemment que je ne mange pas kasher, laisse-moi en dehors de ça et prends-toi un plat qui t’est autorisé, tu n’as qu’à manger du poisson frit, il y en a de toutes les sortes, avec ou sans écailles!
   J’essaye d’oublier l’incident, mais il a décidé de me tirer la tête le restant de la soirée. Zer veut continuer la route, il n’est pas à l’aise dans les grandes villes. Nous repartons. Une demi-heure plus tard, je sens que la fatigue a pris le dessus, il baille sans cesse; je suggère de nous arrêter dans le premier motel que l’on croisera. C’est la partie du voyage que je préfère, dormir dans un lit inconnu! Quand j’avais entre dix et treize ans, mes parents nous emmenaient ma soeur et moi en Italie pendant les vacances d’été. Le moment où l’on faisait halte pour la nuit, j’étais toute excitée à l’idée d’aller à l’hôtel. J’aimais particulièrement les édredons énormes et légers que j’avais découverts lors des étapes en Autriche; je courais vers la chambre, me déshabillais, et m'enfouissais sous les plumes, c’était voluptueux! Ce soir pas d’édredons, par contre il y a une télé dans la chambre du petit motel dont j’avais vu clignoter l’enseigne dans l’obscurité.