mercredi 3 août 2011

Lena est assise.. (115)

   Lena est assise sur les marches d’une jolie maison en bois,  entourée de grands arbres encore nus. Embrassades, puis on file dare-dare à l’école  tout proche, nous y allons à pied par les rues vides tristes à mourir, ponctuées de poteaux électriques dont l'entrelacs des fils raie le ciel plombé. Lena n’a jamais été débordante de joie, mais l’ambiance aidant, elle paraît mélancolique. Heureusement les mômes sont bien vivants et nous embrassent avec enthousiasme; la petite Adina est devenue moins timide, son frère Ayal toujours pareil à lui-même, la tête dans les nuages. Nous passons la soirée dans la maison en bois devant le feu ouvert, on se remémore les moments passés ensemble. Evidemment, après le drame, Lena a voulu s’éloigner, chercher un renouveau, mais pourquoi dans ce trou perdu, mystère. Nous pouvons rester pour la nuit, ce n’est pas la place qui manque. 
   Ce soir, Zer a pu exprimer tout son soûl, ça ne lui était plus arrivé depuis le début de notre séjour américain. Il veut repartir demain matin, il aimerait passer par Las Vegas, il espère gagner des sous au casino! Il est vrai que nous sommes pratiquement à sec. Je suis contrariée, j’aurais voulu traîner un peu dans la nature, mais il vaut mieux que j’écrase, une fois de plus. Zer dit que ce n’est pas le moment d’aller faire du tourisme, il faut que l’on gagne de l’argent dès le retour à L.A. J’insiste pour au moins voir Death Valley, j’explique à Zer que c’est sur notre chemin. Partis de bonne heure, nous revoilà sur la route. Cette fois, il ne s’agit pas de lambiner, quelque 700 miles à parcourir avant la tombée de la nuit! A mon avis, ce n’est pas faisable, je ne dis rien, on verra bien...