mardi 15 février 2011

Le spectacle commence.. (44)

  Le spectacle commence à vingt heures, cela me laisse juste le temps de me rafraîchir. Au sous-sol, un long couloir mène au cabaret. Dans une pénombre feutrée, seul un petit podium est éclairé; quelques tables sont déjà occupées par un groupe d’américains très bruyant. Je m’installe au bar. Petit à petit, les gens prennent place, les musiciens se préparent; ils sont trois et portent des costards mauves avec des chemises à jabots. Un homme vient tapoter le micro et annonce l’arrivée imminente du célébrissime Micha. Sur un air du folklore israélien, l’artiste fait son entrée, tout de blanc vêtu, bras levés, frappant dans les mains en cadence. Le public déchaîné imite le chanteur sur un rythme de plus en plus effréné. Juchée sur mon tabouret, je ne bouge pas. Je trouve tout cela grotesque, et me demande ce que je fous là avec cette bande d’énergumènes. Je décide de rester encore pour écouter au moins quelques chansons, après je partirai. Non dénué d’un certain talent, bien que trop sirupeux, Micha entonne des airs connus. Après avoir chanté pendant un moment, il demande à l’audience la permission de faire une petite pose pour boire un verre au bar. J’ai eu ma dose et m’apprête à partir, quand à mon grand étonnement, la vedette s’approche de moi et dit:
  -Tu crois quand même pas que je vais te laisser partir comme ça!
  -Et pourquoi pas, lui dis-je?
  -Parce que je t’ai dans le collimateur depuis le début! On pourrait se retrouver après mon show?
  Je ne sais pas ce qui me fait accepter sa proposition, c’est plus fort que moi et tout compte fait, il n’est pas si mal, vu de près!
  Le lit à colonne fut le théâtre de quelques heures de corps à corps torride avec le bellâtre. Je dois être un peu cinglée! Forniquer dans la maison de Zerah et dans son lit pendant qu’il est en prison! Je suis carrément folle à lier. Après coup, je réalise le danger encouru. N’importe qui aurait pu nous voir; je crois que les frères de Zer me lyncheraient sur la place du village...

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