Pendant ce temps, la baignoire a débordé; l’eau rampe lentement de la salle de bain dans le couloir en direction de la porte d’entrée. Je me précipite pour fermer le robinet. Je trouve raclette, seau et serpillières dans la cuisine et me mets au travail. Heureusement l’eau n’a pas atteint le séjour où il y a des tapis. L’assèchement m’occupe pendant un bon moment et m’empêche de penser, je me rends compte de l’absurdité de la situation. La besogne terminée, je vais enfin pouvoir prendre ce bain, j’ai beau tourner le robinet à fond, je constate que le débit est très faible et de surcroît s’arrête; mon oubli a vidé la chaudière solaire qui se trouve sur le toit. Résignée, je me couche sur le canapé du salon et allume une cigarette. Je ressasse la même question, qu’est ce qui me retient auprès de Zer. Je n’ai pas de réponse, je me sens incapable de prendre la moindre décision; mon inertie est peut-être due à un sortilège, qui sait... Je finis par m’endormir. Je me réveille en sueur, j’ai fait un cauchemar: je me trouve dans une école abandonnée. Je fais le tour de la cour, j’entre dans un espace où sont alignées des portes que j’ouvre une à une, derrière chacune d’elles se trouvent des cuvettes de w.c. miniatures. Etonnée, je ressors par une autre porte et me retrouve dans une grande pièce couverte jadis d’une verrière, dont ne subsiste que le squelette métallique. J’avance avec précaution au milieu des bris de verre et me dirige vers une grande salle de classe; là, j’aperçois au centre de la pièce vide, un homme assis à un pupitre, je vais jusqu’à l’estrade devant le tableau noir pour voir son visage. Je ne connais pas cet homme. Couteau et fourchette en main, il s’apprête à manger. Sur l’assiette posée devant lui se trouve une tête hirsute. Je reste interdite, c’est la tête de Zer. Le coeur battant, je m’encours à toute vitesse.
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